François, marquis de Chasseloup-Laubat, général et ingénieur français (décédé en 1833)
François, marquis de Chasseloup-Laubat (18 août 1754 - 3 octobre 1833), général et ingénieur militaire français, est né à Saint-Sornin (Charente Inférieure), d'une famille noble, et entra dans le génie français en 1774.
Il était encore subalterne au déclenchement de la Révolution, devenant capitaine en 1791. Sa capacité d'ingénieur militaire fut reconnue dans les campagnes de 1792 et 1793. L'année suivante, il se distingua dans diverses actions et fut promu successivement chef de bataillon. et colonel. Il fut chef du génie lors du siège de Mayence en 1793, après quoi il fut envoyé en Italie. Il y commandait les positions et les lignes d'avance de l'armée de Bonaparte. Il fut promu brigadier général avant la fin de la campagne et fut ensuite employé à fortifier la nouvelle frontière rhénane de la France.
Son travail en tant que chef du génie dans l'armée d'Italie (1799) fut remarquablement réussi et, après la bataille de Novi, il fut nommé général de division. Lorsque Napoléon prend le terrain en 1800 pour récupérer les désastres de 1799, il choisit à nouveau Chasseloup comme ingénieur général. Pendant la paix de 1801-1805, il fut principalement employé à reconstruire les défenses du nord de l'Italie, et en particulier le célèbre Quadrilatère. Son chef-d'œuvre était la grande forteresse d'Alexandrie sur le Tanaro.
En 1805, il reste en Italie avec André Masséna, mais fin 1806 Napoléon, alors engagé dans la campagne de Pologne, l'appelle à la Grande Armée, avec laquelle il sert dans la campagne de 1806-07, dirigeant les sièges de Colberg, Dantzig et Stralsund. Pendant la domination napoléonienne en Allemagne, Chasseloup reconstruisit de nombreuses forteresses, notamment Magdebourg. Lors de la campagne de 1809, il servit de nouveau en Italie. En 1810, Napoléon le nomme conseiller d'État. Sa dernière campagne fut celle de 1812 en Russie.
Il a pris sa retraite du service actif peu de temps après, bien qu'en 1814, il ait été occasionnellement engagé dans l'inspection et la construction de fortifications. Louis XVIII le fait pair de France et chevalier de Saint-Louis. Il refusa de rejoindre Napoléon aux Cent-Jours, mais après la seconde Restauration, il vota à la chambre des pairs contre la condamnation du maréchal Ney.
En politique, il appartenait au parti constitutionnel. Le roi le créa marquis. Les dernières années de Chasseloup furent principalement employées à mettre de l'ordre dans ses manuscrits, tâche qu'il dut abandonner faute de vue. Son seul ouvrage publié est Correspondance d'un général français, etc. sur divers sujets (Paris, 1801, réédité Milan, 1805 et 1811, sous le titre Correspondance de deux généraux, etc., essais sur quelques parties d'artillerie et de fortification ). Les plus importants de ses papiers sont en manuscrit au Dépôt des Fortifications, Paris.
En tant qu'ingénieur, Chasseloup était adepte, quoique d'avant-garde, de l'ancien système bastionné mis au point par Vauban. Il a suivi à bien des égards l'ingénieur H.J.B. de Bousmard, dont l'Essai général de fortification fut publié en 1797 et qui tomba, en tant qu'officier prussien, dans la défense de Dantzig en 1807 contre la propre attaque de Chasseloup. Son front tel qu'appliqué à Alessandria, contient de nombreuses élaborations de la trace bastionnelle, avec, en particulier, des flancs masqués dans la tenaille, qui servaient de flancs supplémentaires aux bastions. Le bastion lui-même fut soigneusement et minutieusement retranché. Le ravelin ordinaire qu'il remplaça par une lourde caponnière casematée à l'exemple de Montalembert, et, comme celui de Bousmard, son propre ravelin fut un ouvrage vaste et puissant poussé au-delà du glacis.
Sa femme, la fille de François Fresneau de La Gataudière, lui apporta le Château de la Gataudière, à Marennes, Charente-Maritime ; son fils cadet, Prosper de Chasseloup-Laubat, était ministre de la Marine sous Napoléon III.