Bataille de Lens : le Duc d'Enghien bat les Espagnols
La bataille de Lens (20 août 1648) fut une victoire française sous Louis II de Bourbon, prince de Condé contre l'armée espagnole sous l'archiduc Léopold Guillaume pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648). Ce fut la dernière grande bataille de la guerre et une victoire française. La bataille a cimenté la réputation de Condé comme l'un des plus grands généraux de son époque.
Au cours des quatre années qui ont suivi la victoire française décisive à Rocroi contre l'armée espagnole de Flandre, les Français ont capturé des dizaines de villes dans le nord de la France et les Pays-Bas espagnols. L'archiduc Léopold Wilhelm a été nommé gouverneur des Pays-Bas espagnols en 1647 pour renforcer l'alliance espagnole des Habsbourg avec l'Autriche, et a lancé une contre-offensive majeure la même année. L'armée espagnole réussit d'abord à reprendre les forteresses d'Armentières, Comines et Landrecies.
Le prince de Condé a été rappelé d'une campagne ratée en Catalogne contre les Espagnols et nommé commandant de l'armée française de 16 000 hommes face à l'armée espagnole de l'archiduc et du général Jean de Beck, gouverneur du Luxembourg. Condé a capturé Ypres mais la force hispano-allemande de 18 000 hommes a assiégé Lens. Condé s'avança à leur rencontre.
Dans la bataille qui a suivi, Condé a poussé les Espagnols à abandonner une position solide au sommet d'une colline pour une plaine ouverte, où il a utilisé la discipline et les capacités supérieures de combat rapproché de sa cavalerie pour charger et mettre en déroute la cavalerie wallonne-lorraine sur les ailes espagnoles. L'infanterie et la cavalerie françaises du centre ont été attaquées par le puissant centre espagnol, subissant de lourdes pertes mais tenant bon. La cavalerie française sur les ailes, dégagée de toute opposition, encercle et charge le centre espagnol, qui capitule promptement. Les Espagnols ont perdu la moitié de leur armée, quelque 8 000 à 9 000 hommes dont 3 000 ont été tués ou blessés et 5 000 à 6 000 capturés, 38 canons, 100 drapeaux ainsi que leurs pontons et bagages. Les pertes françaises sont de 1 500 tués et blessés. La victoire française contribua à la signature de la paix de Westphalie mais le déclenchement de la rébellion de la Fronde empêcha les Français d'exploiter à fond leur victoire contre les Espagnols.