Jean Molinet, poète et compositeur français (né en 1435)

Jean Molinet (1435 - 23 août 1507) était un poète, chroniqueur et compositeur français. Il est surtout connu pour sa traduction en prose du Roman de la rose.

Né à Desvres, qui fait maintenant partie de la France, il a étudié à Paris. Il entre au service de Charles, duc de Bourgogne à partir de 1463, devient secrétaire de Georges Chastellain ; en 1464, il écrit La plainte de Grèce, ouvrage politique présentant le côté bourguignon dans l'actualité. Il remplace Chastellain comme historiographe en 1475, et il est aussi le bibliothécaire de Marguerite d'Autriche. Sa chronique couvre les années 1474 à 1504 et ne sera publiée qu'en 1828 après avoir été éditée par J. A. Buchon. Elle est considérée comme inférieure à la chronique de Chastellain, possédant moins de valeur historique.

Il était à la tête d'une école de poésie bourguignonne appelée les Grands Rhétoriqueurs, caractérisée par leur usage excessif de jeux de mots. Son neveu Jean Lemaire de Belges a passé quelque temps avec lui à Valenciennes, et Lemaire se considérait comme un disciple de l'écrivain aîné.

En 1501, il devint chanoine de l'église Notre-Dame de Valenciennes, et il y mourut le 23 août 1507.

Molinet était également compositeur, bien qu'une seule œuvre, le rondeau Tart ara mon cueur sa plaisance, puisse lui être attribuée de manière fiable; cependant, cette œuvre, une des premières chansons à quatre voix (la plupart étaient à trois), était extrêmement populaire, comme en témoigne la large diffusion des copies. On se souvient également de lui pour l'élégie qu'il écrivit à la mort de Johannes Ockeghem, Nymphes des bois, mise en musique par Josquin des Prez dans le cadre de son célèbre motet La déploration sur la mort de Johannes Ockeghem. Parmi les autres compositeurs contemporains, Antoine Busnois et Loyset Compère ont entretenu une correspondance avec lui.

L'historien Johan Huizinga cite quelques vers anticléricaux de Molinet d'une série de vœux pour le Nouvel An : « Prions Dieu que les Jacobins/Puissent manger les Augustins,/Et que les Carmes soient pendus/Avec les cordes des Mineurs ."