Adam Philippe, comte de Custine, général français (né en 1740)

Adam Philippe, comte de Custine (4 février 1740 - 28 août 1793) était un général français. Jeune officier de l'armée royale française, il a servi pendant la guerre de Sept Ans. Pendant la guerre d'indépendance américaine, il rejoint l' Expédition Particulière de Rochambeau pour soutenir les colons américains. Après le succès de la campagne de Virginie et de la bataille de Yorktown, il rentre en France et rejoint son unité dans l'armée royale.

Au début de la Révolution française, il a été élu aux États généraux et a siégé à l'Assemblée nationale constituante qui a suivi en tant que représentant de Metz. Il a soutenu certains des décrets d'août, mais a également soutenu, en général, la prérogative royale et les droits des émigrés français. A la dissolution de l'Assemblée en 1791, il rejoint l'armée comme lieutenant général et remplace l'année suivante Nicolas Luckner comme commandant en chef de l'armée des Vosges. En 1792, il mena avec succès des campagnes dans les régions du Rhin moyen et supérieur, prenant Speyer et Mayence et franchissant les lignes de Wissembourg. Suite à l'apparente trahison de Charles François Dumouriez, le Comité de salut public enquêta sur Custine, mais une vigoureuse défense montée par Maximillien Robespierre aboutit à son acquittement.

À son retour au commandement actif, il découvrit que l'armée avait perdu la plupart de son corps d'officiers et de ses troupes expérimentées, et en 1793, à la suite d'une série de revirements au printemps, les Français perdirent le contrôle d'une grande partie du territoire qu'ils avaient acquis l'année précédente. Ordonné de prendre le commandement de l'armée du Nord, Custine cherche d'abord à consolider le contrôle français des importantes traversées du Rhin par Mayence. Cependant, faute de relever la forteresse assiégée de Condé l'année suivante, il est rappelé à Paris. Après que Condé, Mayence et Speyer eurent tous été perdus, il fut arrêté. Il est poursuivi dans un long procès devant le Tribunal révolutionnaire du Comité de salut public par Antoine Quentin Fouquier-Tinville, et Jacques Hébert continue d'attaquer Custine à travers sa publication Le Père Duchesne. Custine a été reconnu coupable de trahison par un vote majoritaire du Tribunal le 27 août et guillotiné le lendemain.

Son fils fut également exécuté quelques mois plus tard, et sa belle-fille Delphine de Custine souffrit plusieurs mois de prison avant d'être libérée à l'été 1794. Elle réussit à récupérer une partie des biens familiaux et émigra en Allemagne, et plus tard la Suisse, avec son fils, Astolphe-Louis-Léonor, devenu un écrivain voyageur bien connu. Le sort de la famille est représentatif du destin de nombreuses petites aristocraties en France, en particulier celles des corps militaires et diplomatiques, dont les Montagnards ont terni la réputation sous le règne de la Terreur.