François Hédelin, abbé d'Aubignac, clerc et auteur français (mort en 1676)
François Hédelin, abbé d'Aubignac (4 août 1604 à Paris - 27 juillet 1676) était un écrivain et clerc français.
Le père de François Hédelin était Claude Hédelin, avocat au Parlement, et sa mère Catherine Paré, la fille du célèbre chirurgien Ambroise Paré. Après avoir pratiqué quelque temps à Nemours, il abandonne le droit, entre dans les ordres sacrés et est nommé précepteur d'un des neveux de Richelieu, le duc de Fronsac. Ce patronage lui assure les abbayes d'Aubignac et de Mainac. La mort du duc de Fronsac en 1646 mit fin aux espoirs d'avancement et Ambroise Paréd'Aubignac se retira à Nemours, s'occupant de littérature jusqu'à sa mort.
Il participa énergiquement aux controverses littéraires de son temps. Contre Gilles Ménage il écrivit Térence justifiée (1656) ; il prétendit être à l'origine de l'idée de la Carte de tendre du Clélié de Mlle de Scudéry ; et après avoir été un admirateur déclaré de Corneille, il se retourna contre Corneille pour avoir négligé de mentionner l'abbé dans son Discours sur le poème dramatique. Il est l'auteur de quatre tragédies : La Cyminde (1642), La Pucelle d'Orléans (1642), Zénobie (1647) et Le Martyre de Sainte Catherine (1650). Zénobie a été écrit avec l'intention de fournir un modèle dans lequel les règles strictes du drame, telles que les comprenaient les théoriciens, étaient servies.
Dans le choix des sujets de ses pièces, d'Aubignac semble avoir été guidé par le désir d'illustrer les différentes sortes de tragédies, thèmes patriotiques, antiques et religieux. Les auteurs dramatiques qu'il avait l'habitude de critiquer ne tardèrent pas à profiter de l'occasion de représailles offerte par la production de ces pièces médiocres.
C'est en tant que théoricien que l'on se souvient encore de d'Aubignac. Il est prouvé que le mérite d'avoir été le premier à jouer un si grand rôle dans l'histoire de la scène française revient à Jean Chapelain ; mais les lois de la méthode et de la construction dramatiques ont généralement été codifiées par d'Aubignac dans sa Pratique du théâtre. Le livre ne fut publié qu'en 1657, mais il avait commencé à l'écrire sous l'impulsion de Richelieu dès 1640.
Ses Conjectures académiques ou dissertation sur l'Iliade d'Homère, qui ne seront publiées que près de quarante ans après sa mort, jettent le doute sur l'existence d'Homère, et anticipent en quelque sorte les conclusions de Friedrich August Wolf dans ses Prolegomena ad Homerum ( 1795).
Le contenu de la Pratique du théâtre est résumé par Ferdinand Brunetière dans sa notice de d'Aubignac dans la Grande Encyclopédie. Voir aussi G Saintsbury, Hist. of Criticism, bk v., et Hippolyte Rigault, Histoire de la querelle des anciens et modernes (1859).