Un décret adopté en vertu du Règlement sur la défense du Canada de la Loi sur les mesures de guerre donne au gouvernement fédéral canadien le pouvoir d'interner toutes les «personnes d'origine raciale japonaise».

La Loi sur les mesures de guerre (français : Loi sur les mesures de guerre ; 5 George V, chap. 2) était une loi du Parlement du Canada qui prévoyait la déclaration de guerre, d'invasion ou d'insurrection, et les types de mesures d'urgence qui pourraient ainsi être prises. La Loi est entrée en vigueur à trois reprises dans l'histoire du Canada : pendant la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale et la crise d'octobre 1970.

La loi a été remise en question pour sa suspension des libertés civiles et des libertés individuelles, y compris uniquement pour les Ukrainiens et les autres Européens lors des premières opérations d'internement national du Canada de 1914-1920, de l'internement des Canadiens d'origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale et de la crise d'octobre. En 1988, elle a été abrogée et remplacée par la Loi sur les mesures d'urgence.

Le Règlement sur la défense du Canada était un ensemble de mesures d'urgence mises en œuvre en vertu de la Loi sur les mesures de guerre le 3 septembre 1939, une semaine avant l'entrée du Canada dans la Seconde Guerre mondiale.

Les mesures de sécurité extrêmes autorisées par la réglementation comprenaient la renonciation à l'habeas corpus et au droit à un procès, l'internement, l'interdiction de certains groupes politiques et culturels, les restrictions à la liberté d'expression, y compris l'interdiction de certaines publications, et la confiscation de biens.

L'article 21 du Règlement autorisait le ministre de la Justice à détenir sans inculpation toute personne susceptible d'agir "de manière préjudiciable à la sécurité publique ou à la sécurité de l'État". Le Règlement était utilisé pour interner les opposants à la Seconde Guerre mondiale, en particulier les fascistes ( comme Adrien Arcand) et des communistes (dont Jacob Penner, Bruce Magnuson et Tom McEwen) ainsi que des opposants à la conscription comme le nationaliste québécois et maire de Montréal Camillien Houde. C'est en vertu des règlements que les Canadiens d'origine japonaise ont été internés et leurs biens confisqués pendant toute la durée de la guerre. Les Canadiens allemands étaient tenus de s'enregistrer auprès de l'État et certains Canadiens allemands et italiens ont été détenus. Le Règlement a également servi à interdire le Parti communiste du Canada en 1940 ainsi que plusieurs de ses organisations alliées telles que la Ligue des jeunes communistes, la Ligue pour la paix et la démocratie, l'Ukrainian Labour Farmer Temple Association, l'Organisation finlandaise du Canada, la Clubs des travailleurs et des agriculteurs russes, l'Association des peuples polonais et l'Association culturelle croate, les Clubs des travailleurs hongrois et la Fédération canadienne de la jeunesse ukrainienne. Divers groupes fascistes ont également été interdits, tels que le Parti de l'unité nationale-socialiste du Canada et l'Union canadienne des fascistes. Des dirigeants syndicaux non communistes comme Charles Millard ont également été internés.

Un certain nombre de membres éminents du Parti communiste ont été détenus jusqu'en 1942, l'année suivant l'adhésion de l'Union soviétique aux Alliés. Des chefs fascistes comme Adrien Arcand et John Ross Taylor ont été détenus pendant toute la durée de la guerre.