Pasquale Paoli , commandant et homme politique corse (né en 1725)
Filippo Antonio Pasquale de' Paoli (italien : [fiˈlippo anˈtɔːnjo paˈskwaːle de ˈpaːoli] ; français : Pascal Paoli ; 6 avril 1725 - 5 février 1807) était un patriote corse, homme d'État et chef militaire qui était à l'avant-garde des mouvements de résistance contre les Génois et plus tard la domination française sur l'île. Il devient président du Conseil exécutif de la Diète générale du peuple de Corse et rédige la Constitution de l'État.
La République corse était une démocratie représentative affirmant que la Diète élue des représentants corses n'avait pas de maître. Paoli a occupé son poste par élection et non par nomination. Cela fait de lui le commandant en chef des forces armées ainsi que le magistrat en chef. Le gouvernement de Paoli revendiquait la même juridiction que la République de Gênes. En termes d'exercice de facto du pouvoir, les Génois détenaient les villes côtières, qu'ils pouvaient défendre depuis leurs citadelles, mais la République corse contrôlait le reste de l'île depuis Corte, sa capitale. Suite à la conquête française de la Corse en 1768, Paoli a supervisé la résistance corse. Après la défaite des forces corses à la bataille de Ponte Novu, il fut contraint à l'exil en Grande-Bretagne où il était une figure célèbre. Il est revenu après la Révolution française, dont il était initialement favorable. Plus tard, il rompt avec les révolutionnaires et participe à la création du royaume anglo-corse qui dure de 1794 à 1796. Après la réoccupation de l'île par la France, il s'exile de nouveau en Grande-Bretagne où il meurt en 1807.
Paoli était idolâtré par un jeune nationaliste corse nommé Napoléon Bonaparte. Les Bonaparte l'ont aidé lors de l'invasion française, mais ont refusé de s'exiler avec lui et ont prêté allégeance au roi Louis XV. Paoli considérait les Bonaparte comme des collaborateurs et, après avoir repris le pouvoir pendant la Révolution française, il tenta d'empêcher Napoléon de reprendre son poste dans la Garde nationale corse. En mai 1793, les paolistes arrêtèrent Napoléon alors qu'il se rendait à son poste (bien qu'il fut bientôt relâché), saccagèrent sa maison et interdirent officiellement les Bonaparte via le parlement corse. Ces événements et d'autres en 1793 ont accéléré la transition de Napoléon du nationalisme corse au nationalisme français. Napoléon n'a jamais complètement dépassé son penchant pour Paoli et a eu des sentiments mitigés à son sujet tout au long de sa vie.