Henri Braconnot, chimiste et pharmacien français (né en 1780)

Henri Braconnot (29 mai 1780 - 13 janvier 1855) était un chimiste et pharmacien français.

Il est né à Commercy, son père étant conseiller au parlement local. A la mort de son père, en 1787, Henri commence son instruction dans une école primaire à Commercy puis auprès de professeurs particuliers.

A 13 ans, il est placé en apprentissage dans une pharmacie de Nancy où il apprend et pratique la pharmacie, la chimie et la botanique. A 15 ans, il quitte Nancy pour un service militaire dans un hôpital de Strasbourg.

En 1801-1802, il vit à Paris où il apprend dans diverses écoles, Muséum, école de médecine entre autres, et suit les cours d'Antoine François, comte de Fourcroy, Jean-Baptiste Lamarck et Étienne Geoffroy Saint-Hilaire. Il a effectué des recherches chimiques sur la composition d'une corne fossile qui ont été publiées plus tard (J Chim Phys 1806).

De 1802 à sa mort, il vécut à Nancy où il fut nommé en 1807 directeur du jardin botanique et membre de l'académie scientifique de la ville. Il a travaillé comme chimiste jusqu'à sa mort principalement sur la chimie du végétal. Il a fait plusieurs recherches sur l'assimilation des plantes, les acides organiques, la composition des plantes et les graisses. Il a également apporté des contributions mineures à la minéralogie et à l'hydrologie.

Il est élu en 1823 membre correspondant de l'Académie des sciences de Paris. Jusqu'à sa mort en 1855, il a publié 112 ouvrages.

Dans le domaine des graisses, Braconnot décrit en 1815 que les graisses sont formées d'une partie solide (« suif absolu ») et d'un composé huileux (« huile absolue »), leur consistance résultant des proportions des deux parties. Cette conclusion a été obtenue après avoir pressé les graisses à froid entre des papiers filtres (Ann Chimie 1815, 93, 225). De plus, après saponification et acidification, Braconnot sépare une fraction solide semblable à "l'adipocire" décrit par Fourcroy (1806). Malheureusement, il n'observa pas ses propriétés acides ce qui amena Chevreul à découvrir en 1820 l'acide stéarique.

Ces données étant similaires aux premières données obtenues par Chevreul dès 1813, ce dernier adresse une lettre à la revue Annales de Chimie pour revendiquer sa priorité et contester l'originalité de l'œuvre de Braconnot (Ann Chim 1815, 94, 73).

Comme application de ses travaux de laboratoire, il vint à l'esprit de Braconnot que le "suif absolu" (semblable à la stéarine) de bœuf ou de mouton pouvait être utilisé pour fabriquer des bougies. Il nomma cette substance "céromimène" (cireuse). Avec Simonin F, pharmacien à Nancy, il fait breveter en 1818 un procédé de fabrication de bougies. Un procédé amélioré utilisant de l'acide stéarique a été breveté par Chevreul sept ans plus tard.

Dans le domaine de la chimie végétale, Braconnot a contribué à l'isolement et à la description de plusieurs composés, dont la plupart se sont révélés plus tard être des mélanges de produits plus simples. Entre autres, Braconnot découvre les acides gallique et ellagique (1818) et l'acide pyrogallique (pyrogallol) qui permettront plus tard le développement de la photographie. Il découvrit également en 1811 la chitine dans les champignons, le plus ancien polysaccharide connu. En 1819, il publie un mémoire décrivant pour la première fois la transformation du bois, de la paille ou du coton en sucre par un traitement à l'acide sulfurique. Le nom de glucose a été proposé 24 ans plus tard par Dumas pour un sucre obtenu de la même manière à partir d'amidon, de cellulose ou de miel.

Par le même procédé acide, Braconnot a obtenu un "sucre de gélatine" (nommé plus tard glycocolle, maintenant glycine) à partir de gélatine et de leucine à partir de fibres musculaires. De plus, en faisant réagir de l'acide nitrique concentré sur du bois ou du coton, Braconnot obtient un produit inflammable, la xyloïdine (précurseur du collodion et de la nitrocellulose), qui peut se transformer en vernis vitreux. Cette substance peut être considérée comme le premier polymère ou matériau plastique créé par un chimiste.

En 1825, il découvre un hétéropolysaccharide de structure, la pectine.