Étienne Pasquier, avocat et juriste français (mort en 1615)

Étienne Pasquier (7 juin 1529 - 1er septembre 1615) était un avocat et homme de lettres français. Selon son propre récit, il est né à Paris le 7 juin 1529, mais selon d'autres, il est né en 1528. Il a été admis au barreau de Paris en 1549.

En 1558, il tomba gravement malade en mangeant des champignons vénéneux et mit deux ans à se rétablir. Cela l'oblige à s'occuper de travaux littéraires et, en 1560, il publie le premier livre de ses Recherches de la France. En 1565, alors qu'il avait trente-sept ans, il devint célèbre après avoir prononcé un discours dans lequel il plaida la cause de l'Université de Paris contre les jésuites et la remporta. Parallèlement, il poursuit assidûment les Recherches et publie de temps à autre d'autres ouvrages divers. Ses occupations littéraires et juridiques coïncident de façon curieuse aux Grands Jours de Poitiers en 1579. Ces Grands Jours (institution tombée en désuétude à la fin du XVIIe siècle, avec de mauvais effets sur le bien-être social et politique des provinces françaises) étaient une sorte d'assises irrégulières dans lesquelles une commission du parlement de Paris, choisie et envoyée à bref délai par le roi, avait plein pouvoir pour entendre et déterminer toutes les causes, surtout celles où les droits seigneuriaux ont été abusés. Aux Grands Jours de Poitiers de la date indiquée et à ceux de Troyes en 1583, Pasquier officiait ; et chaque occasion a laissé un mémorial littéraire curieux des plaisanteries avec lesquelles lui et ses collègues ont soulagé leurs fonctions plus graves. L'ouvrage de Poitiers était le célèbre recueil de poèmes sur les puces (La Puce de Madame Des Roches, publié en 1583 ; voir Catherine Des Roches). En 1585, Pasquier fut nommé par Henri III avocat général à la Cour des comptes de Paris, un corps important ayant fonctions politiques, financières et juridiques. Il s'y distingue particulièrement en s'opposant, parfois avec succès, au système de vente des places et offices héréditaires. Les guerres civiles forcèrent Pasquier à quitter Paris et il vécut quelques années à Tours, travaillant régulièrement à son grand livre, mais il revint à Paris dans le train d'Henri IV en mars 1594. Il poursuivit jusqu'en 1604 son travail sur la chambre des comptes ; puis il a pris sa retraite. Il vécut plus de dix ans dans la retraite, produisant beaucoup d'œuvres littéraires et mourut après quelques heures de maladie le 1er septembre 1615. Au cours d'une vie si longue et si laborieuse, l'œuvre de Pasquier fut substantielle mais n'a jamais été entièrement rassemblée ou imprimée. L'édition standard est celle d'Amsterdam (2 vol. fol., 1723). Mais pour les lecteurs ordinaires, les sélections de Léon Feugbre, publiées à Paris (2 vol. in-8, 1849), avec une introduction élaborée, sont les plus accessibles. En tant que poète, Pasquier est surtout intéressant en tant que membre mineur de la Pléiade. En tant que prosateur, il est beaucoup plus accompli. Les trois principales divisions de son œuvre en prose sont ses Recherches, ses lettres et ses discours professionnels. Les lettres sont d'un grand intérêt biographique et d'une importance historique et les Recherches contiennent d'une manière quelque peu hétéroclite des informations inestimables sur une grande variété de sujets, littéraires, politiques, antiquaires et autres.