Alain de Farfa , érudit et ermite aquitain

Alan (décédé le 9 mars 769) était un érudit aquitain, un ermite et un homélie qui fut le sixième abbé de Farfa dans le centre de l'Italie à partir de 761. Avant de prendre la relève à Farfa, Alan composa l'Homiliarium Alani, "l'un des homéliaires les plus réussis du fin du VIIIe et début du IXe siècle », dont on retrouve des traces dans les formules liturgiques éparpillées dans les chartes de Farfa au VIIIe siècle. Il existe une charte datant de son mandat d'abbé, de janvier 766, qui fait référence à un certain Teuderisinus comme avus de l'abbé, c'est-à-dire grand-père (ou peut-être ancêtre). Ce Teuderisinus possédait des terres à Rieti et aussi à la campagne. Il donna la moitié des premières, deux casae rurales et une propriété indéfinie à Farfa quelque temps avant 766. Dans la charte de janvier de cette année-là, un certain Théodose fit un échange de terres à Mallianus avec Farfa dans lequel il reçut les terres autrefois accordées par Teuderisinus. Si Teuderisinus était bien le grand-père d'Alan, cela implique "une mobilité et une étendue géographique jusqu'alors insoupçonnées parmi la classe des propriétaires terriens, ainsi que des liens solides et durables entre les Sabina et la Gaule parmi les laïcs autant que le clergé monastique". Grégoire de Catino, l'historien de Farfa au XIe siècle, Alan fut élu abbé en 761 pour remplacer l'abbé Wandelbert, qui prenait sa retraite ou y était contraint. Selon Gregory, Alan a été sélectionné pour ses qualités morales et intellectuelles. À l'époque, il résidait isolé dans un ermitage qu'il avait construit à côté de l'oratoire (oratorium) dédié à Saint Martin au sommet du Monte Acuziano (Monte San Martino), surplombant l'abbaye. Il y passera également une grande partie de son abbaye. Le premier document contemporain dans lequel il apparaît comme abbé est daté de janvier de cette année (la quatrième indiction). Au cours de la première année de son abbaye, Alan a mis fin à un différend en cours avec la famille Audualdi locale en extrayant un serment de Corvillus et achetant le terrain que Maurus possédait à Mallianus, lieu du différend. Au cours de son abbaye, Alan a également reçu douze dons privés (y compris des oblations), acheté six propriétés et effectué des échanges de propriétés avec six autres. Il a également reçu une promissio (promesse de terre). L'image globale de son administration est celle d'une expansion continue des terres de l'abbaye mais d'une «rationalisation» accrue de ce qu'elle détenait déjà. Alan a également reçu du duc Théodicius de Spolète quatre subventions de revenus et de terres entre 763 et 767. À la première occasion (763), il a reçu les dîmes de deux curtes ; au second (765) un gualdus ; au troisième (766) deux casae (maisons) et un casalis ; et à la dernière occasion (767) des pâturages. Alan était par ailleurs en conflit avec le duc, qui accusait l'abbaye d'empiéter sur les terres publiques, domaines qu'elle avait en fait reçus du roi Aistulf quelques années plus tôt. En 762, le roi Desiderius confirma le droit de Farfa à d'autres terres qu'il avait reçues d'Aistulf. Alan n'a pas ou, peut-être par manque de familiarité avec la politique locale, n'a pas pu cultiver une relation avec le roi qui a profité à l'abbaye, comme le ferait celle entre Desiderius et le dernier abbé Probatus. Selon Grégoire de Catino, Alan est décédé le 9 mars 769. Le jour de sa mort, peut-être déjà sénile, il est convaincu par un certain Guicpert de le nommer son successeur. Finalement, les moines durent obtenir du roi qu'il expulse Guicpert et accorde à l'abbaye le droit d'élire un successeur. Ils ont choisi Probatus.