Camille Jordan, avocat et homme politique français (né en 1771)
Camille Jordan (11 janvier 1771 à Lyon - 19 mai 1821) était un homme politique français né à Lyon d'une famille de commerçants aisés.
Jordan a fait ses études à Lyon, et dès son plus jeune âge a été imprégné des principes royalistes. Il soutint activement par la voix, la plume et le mousquet sa ville natale dans sa résistance à la Convention, et lorsque Lyon tomba, en octobre 1793, la Jordanie s'enfuit. De Suisse, il passa en six mois en Angleterre, où il fit connaissance avec d'autres exilés français et avec d'éminents hommes d'État britanniques, et s'imprégna d'une admiration durable pour la Constitution anglaise. En 1796, il retourna en France, et l'année suivante il fut envoyé par Lyon comme député au Conseil des Cinq-Cents. Là, son éloquence lui a valu la considération. Il soutenait avec ferveur ce qu'il considérait comme la vraie liberté, notamment en matière de culte religieux, même si l'appel énergique en faveur des cloches des églises dans son Rapport sur la liberté des cultes lui valut le surnom de "Jordan-Cloche". Proscrit au coup d'État du 18 fructidor (4 septembre 1797), il s'enfuit à Bâle. De là, il se rendit en Allemagne, où il rencontra Goethe. De retour en France vers 1800, il publia hardiment en 1802 son Vrai sens du vote national pour le consulat à vie, dans lequel il exposait les plans ambitieux de Bonaparte. Il n'a cependant pas été inquiété et, sous le Premier Empire, a vécu une retraite littéraire à Lyon avec sa femme et sa famille, produisant pour l'académie de Lyon des articles occasionnels sur l' Influence réciproque de l'éloquence sur la Révolution et de la Révolution sur l'éloquence ; Études sur Klopstock, etc. Lors de la restauration en 1814, il émerge à nouveau dans la vie publique. Par Louis XVIII, il fut anobli et nommé conseiller d'État ; et à partir de 1816 il siégea à la chambre des députés comme représentant d'Am. Au début, il soutient le ministère, mais lorsqu'ils commencent à montrer des signes de réaction, il s'en sépare et prend peu à peu la tête de l'opposition constitutionnelle. Ses discours à la Chambre étaient toujours éloquents et puissants. Bien qu'averti par sa santé défaillante de démissionner, Camille Jordan resta à son poste jusqu'à sa mort à Paris, le 19 mai 1821. On doit à sa plume Lettre à M. Laniourette (1791) ; Histoire de la conversion d'une dame parisienne (1792); La Loi et la religion vengées (1792) ; Adresse à ses commettants sur la Révolution du 4 septembre 1797 (I797) ; Sur les troubles de Lyon (1818) ; La Séance de 1817 (1818). Ses Discours sont rassemblés en 1818. Les « Fragments choisis », et les traductions de l'allemand, sont publiés dans L'Abeille française. Outre les histoires de l'époque, voir plus de détails vol. X. de la Revue encyclopédique ; un article sur Jordan et Madame de Staël, par Charles Augustin Sainte-Beuve, dans la Revue des deux mondes de mars 1868 et R Boubbe, « Camille Jordan à Weimar », dans la Correspondance (1901), ccv. 718–738 et 948–970.