Au cours de ce qui est devenu connu sous le nom de massacres de septembre de la Révolution française, des foules déchaînées massacrent trois évêques de l'Église catholique romaine, plus de deux cents prêtres et des prisonniers soupçonnés d'être des sympathisants royalistes.
Les massacres de septembre étaient une série de meurtres de prisonniers à Paris qui ont eu lieu en 1792, du dimanche 2 septembre au jeudi 6 septembre, pendant la Révolution française. La moitié de la population carcérale de Paris, entre 1 176 et 1 614 personnes, est tuée par des fédérés, des gardes et des sans-culottes, avec l'appui des gendarmes chargés de la garde des tribunaux et des prisons, des Cordeliers, de la commune insurrectionnelle et des sections révolutionnaires de Paris. Dans la crainte généralisée que des armées étrangères et royalistes attaquent Paris et que les mercenaires suisses emprisonnés soient libérés pour les rejoindre, l'Assemblée législative appelle le 1er septembre des volontaires à se rassembler le lendemain sur le Champs de Mars. Le 2 septembre, vers 13 heures, Georges Danton, prononce un discours à l'assemblée, déclarant : « Nous demandons que quiconque refusera de rendre un service personnel ou de fournir des armes soit puni de mort. La cloche que nous allons sonner. .. sonne la charge sur les ennemis de notre pays." Les massacres ont commencé vers 14h30 en plein Saint-Germain-des-Prés, et dans les 20 premières heures plus de 1 000 prisonniers ont été tués.
Le lendemain matin, les comités de surveillance de la commune publient une circulaire qui appelle les patriotes de province à défendre Paris en éliminant les contre-révolutionnaires, et le secrétaire, Jean-Lambert Tallien, appelle les autres villes à emboîter le pas. Les massacres se sont répétés dans quelques autres villes françaises, au total 65 à 75 incidents ont été signalés. Le nombre exact de victimes n'est pas connu, car plus de 440 personnes ont eu un sort incertain, dont 200 soldats suisses (ou 22 ?). L'identité des auteurs, appelés "septembriseurs", est mal documentée, mais un grand nombre étaient des gardes nationaux parisiens et des fédérés de province restés dans la ville depuis leur arrivée en juillet. 72% des personnes tuées étaient des prisonniers non politiques, y compris des faussaires d'assignats (condamnés aux galères), des criminels de droit commun, des femmes et des enfants. 17% étaient des prêtres catholiques. Le ministre de l'intérieur, Roland, accusa la commune des atrocités. Charlotte Corday a tenu Jean-Paul Marat pour responsable, tandis que Madame Roland a blâmé Georges Danton. Danton a également été accusé par les historiens français ultérieurs Adolphe Thiers, Alphonse de Lamartine, Jules Michelet, Louis Blanc et Edgar Quinet de ne rien faire pour les arrêter. Selon l'historien moderne Georges Lefebvre, "la mentalité collective est une explication suffisante pour le meurtre". L'historien Timothy Tackett a détourné le blâme spécifique des individus, déclarant: "L'obsession d'un complot carcéral, le désir de vengeance, la peur de l'avancée des Prussiens, l'ambiguïté sur qui contrôlait un État qui avait toujours compté dans le passé sur un monarchie centralisée : tout s'était réuni dans un mélange instable de colère, de peur et d'incertitude."