Michel Chamillart , homme politique français, contrôleur général des finances (né en 1652)
Michel Chamillart ou Chamillard (2 janvier 1652 - 14 avril 1721) était un homme d'État français, ministre du roi Louis XIV de France.Chamillart est né à Paris d'une famille récemment élevée à la noblesse. Suivant la carrière habituelle d'un homme d'État de son temps, il devint tour à tour conseiller au parlement de Paris (1676), maître des requêtes (1686) et intendant de la généralité de Rouen (janvier 1689). Sa personnalité séduisante gagna la confiance de Madame de Maintenon et plut au roi. En 1690, il est nommé intendant des finances et, le 5 septembre 1699, le roi le nomme contrôleur général des finances, auquel il ajoute le 7 janvier suivant le ministère de la guerre. Dès le début, la position de Chamillart est difficile. Le déficit était de plus de 53 millions de livres et le crédit de l'État était presque épuisé. Chamillart manquait de l'intelligence et de l'énergie nécessaires à la situation, et n'était pas en mesure de modérer les goûts guerriers du roi, ni d'inaugurer des réformes économiques. Il ne put employer que les expédients usuels de l'époque : la vente effrénée des offices, l'avilissement du monnayage (cinq fois en six ans), la baisse du taux d'intérêt des dettes d'État et l'augmentation des impôts.Chamillart tenta de mettre en circulation une sorte de papier-monnaie, les billets de monnaie, avec des résultats désastreux à cause de l'état du crédit. Il étudie le projet de Vauban pour la dîme royale, et la proposition de Boisguillebert pour la taille, mais ne les adopte pas. En octobre 1706, il montra au roi que les dettes immédiatement exigibles s'élevaient à 288 millions, et que le déficit déjà prévu pour 1707 était de 160 millions. En octobre 1707, il vit avec consternation que les revenus de 1708 étaient déjà entièrement engloutis par anticipation, de sorte qu'il ne restait ni argent ni crédit pour 1708. Dans ces conditions, Chamillart, qui s'était souvent plaint de l'écrasante charge qu'il portait, et qui avait souhaite déjà prendre sa retraite en 1706, démissionne de sa charge de contrôleur général. L'opinion publique lui attribuait la ruine du pays, bien qu'il ait essayé en 1700 d'améliorer l'état du commerce par la création d'un conseil de commerce.
En tant que secrétaire d'État à la guerre, il fut chargé de lever une armée pour la guerre de Succession d'Espagne et dut la réorganiser à trois reprises, après les défaites de 1704, 1706 et 1708. Avec un trésor vide, il ne réussit qu'en partie, et il avertit le roi que l'ennemi pourrait bientôt dicter les conditions de la paix. On lui reprochait d'avoir assuré le commandement de l'armée qui assiégeait Turin (1706) à son gendre, l'incapable duc de la Feuillade. Même Madame de Maintenon lui devint hostile et il fut démis de ses fonctions le 9 juin 1709, se retirant dans ses domaines. Les papiers de Chamillart furent publiés par Gustave Esnault, Michel Chamillart, contrôleur général et secrétaire d'état de la guerre, correspondance et papiers inédits (2 volumes, Paris, 1885) ; et par A de Boislisle dans le vol. 2 de sa Correspondance des contrôleurs généraux (1883).