Simon de Montfort, 5e comte de Leicester (c.1175 25 juin 1218), connu sous le nom de Simon IV (ou V) de Montfort et sous le nom de Simon de Montfort l'Ancien, était un noble et chevalier français du début du XIIIe siècle. Il est largement considéré comme l'un des grands commandants militaires du Moyen Âge. Il a participé à la quatrième croisade et a été l'une des figures marquantes de la croisade des Albigeois. Montfort est surtout connu pour ses campagnes dans ce dernier, notamment pour son triomphe à Muret. Il mourut au siège de Toulouse en 1218. Il fut seigneur de Montfort-l'Amaury de 1188 à sa mort et comte de Leicester en Angleterre à partir de 1204. Il fut aussi vicomte d'Albi, Bziers et Carcassonne à partir de 1213, ainsi que comte de Toulouse à partir de 1215.
La croisade des Albigeois ou croisade cathare (1209-1229 ; français : Croisade des albigeois, occitan : Crosada dels albigeses) était une campagne militaire de 20 ans initiée par le pape Innocent III pour éliminer le catharisme en Languedoc, dans le sud de la France. La croisade fut poursuivie principalement par la couronne de France et prit rapidement un aspect politique, entraînant non seulement une réduction significative du nombre de cathares pratiquants, mais aussi un réalignement du comté de Toulouse en Languedoc, le ramenant dans la sphère de la couronne française, et diminuant à la fois la culture régionale distincte du Languedoc et l'influence des comtes de Barcelone.
Les Cathares sont issus d'un mouvement de réforme anti-matérialiste au sein des églises bogomiles des Balkans appelant à ce qu'ils considéraient comme un retour au message chrétien de perfection, de pauvreté et de prédication, combiné à un rejet du physique jusqu'à la famine. Les réformes étaient une réaction contre les modes de vie souvent perçus comme scandaleux et dissolus du clergé catholique du sud de la France. Leur théologie, néo-gnostique à bien des égards, était fondamentalement dualiste. Plusieurs de leurs pratiques, en particulier leur croyance dans le mal inhérent au monde physique, étaient en conflit avec les doctrines de l'Incarnation du Christ et des sacrements catholiques. Cela a conduit à des accusations de gnosticisme et a attiré la colère de l'establishment catholique. Ils sont devenus connus sous le nom d'Albigeois, car il y avait de nombreux adhérents dans la ville d'Albi et ses environs aux XIIe et XIIIe siècles.
Entre 1022 et 1163, les Cathares sont condamnés par huit conciles d'églises locales, dont le dernier, tenu à Tours, déclare que tous les Albigeois doivent être mis en prison et leurs biens confisqués. Le troisième concile du Latran de 1179 réitéra la condamnation. Les tentatives diplomatiques d'Innocent III pour faire reculer le catharisme ont rencontré peu de succès. Après l'assassinat de son légat Pierre de Castelnau en 1208, et soupçonnant Raymond VI, comte de Toulouse d'en être responsable, Innocent III déclare une croisade contre les Cathares. Il offrit les terres des hérétiques cathares à tout noble français désireux de prendre les armes.
De 1209 à 1215, les Croisés connaissent un grand succès, capturant les terres cathares et écrasant systématiquement le mouvement. De 1215 à 1225, une série de révoltes fait que de nombreuses terres sont reprises par les Cathares. Une croisade renouvelée a abouti à la reconquête du territoire et a effectivement conduit le catharisme à la clandestinité en 1244. La croisade des Albigeois a joué un rôle dans la création et l'institutionnalisation de l'ordre dominicain et de l'inquisition médiévale. Les dominicains ont promulgué le message de l'Église et l'ont diffusé en prêchant les enseignements de l'Église dans les villes et les villages afin d'arrêter la propagation d'hérésies présumées, tandis que l'Inquisition enquêtait sur les personnes accusées d'enseigner des hérésies. Grâce à ces efforts, toutes les traces perceptibles du mouvement cathare ont été éradiquées au milieu du XIVe siècle. De nombreux historiens considèrent la croisade des Albigeois contre les Cathares comme un acte de génocide.