La bataille de Compigne eut lieu le 26 septembre 715 et fut la première bataille définitive de la guerre civile qui suivit la mort de Pépin d'Héristal, duc des Francs, le 16 décembre 714.
Dagobert III avait nommé un Ragenfrid comme maire du palais en opposition au choix de Pépin comme son successeur : son petit-fils Theudoald. Ragenfrid s'est engagé dans la bataille avec Theudoald, alors jeune, et l'a vaincu, le renvoyant en fuite vers sa grand-mère Plectrude à Cologne.
Selon le Liber Historiae Francorum, Theudoald a perdu sa "vie innocente" peu de temps après, mais d'autres sources indiquent qu'il a survécu pendant de nombreuses années. Quoi qu'il en soit, Charles Martel, fils illégitime de Pépin, s'évada bientôt de la prison de Plectrude et Dagobert III mourut bientôt. Le nouveau roi, Chilpéric II, reconduit Ragenfrid, dont le pouvoir est affirmé par le peuple de Neustrie tandis que les magnats d'Austrasie élisent Charles maire. Plectrude est resté retranché à Cologne, toujours avec quelques partisans en Austrasie, et la guerre est devenue un conflit à trois.
Dès que Charles Martel a rassemblé ses partisans et les a formés, il a triomphé de tous les arrivants.
Ragenfrid (également Ragenfred, Raganfrid ou Ragamfred) (mort en 731) était le maire du palais de Neustrie et de Bourgogne à partir de 715, lorsqu'il combla le vide en Neustrie causé par la mort de Pépin d'Héristal, jusqu'en 718, lorsque Charles Martel finit par s'établit sur tout le royaume franc.
Son centre de pouvoir d'origine était le Vexin. Dagobert III l'a nommé en opposition à Theudoald, petit-fils et héritier de Pépin, et sa grand-mère Plectrude, mais il a été ignoré à la fois par Plectrude et Charles.
En 716, le successeur de Ragenfrid et Dagobert, Chilpéric II, combattit profondément au cœur du pouvoir Peppinide : la moyenne Meuse et les Ardennes. Ils s'allièrent au vieil ennemi de Dagobert, le duc Radbod de Frise, et battirent leur rival Charles près de Cologne, où il avait assiégé Plectrude et Theudoald. Ragenfrid est allé et Chilperic a forcé Plectrude à céder la majeure partie du trésor austrasien, la revendication de son petit-fils à la mairie, et à reconnaître Chilperic comme roi.
À ce stade, Charles installe son propre roi mérovingien, Clotaire IV ; Le véritable successeur de Dagobert, Chilpéric II, étant un allié fidèle de Ragenfrid et de la nation neustrienne. Ragenfrid et son roi s'allièrent à Odon le Grand, duc d'Aquitaine indépendant depuis 715, mais furent vaincus à l'Amblève (Amel au nord de Saint-Vith) en 716, et en mars 717, à Vinchy, près de Cambrai, puis en 718 à Soissons. Ragenfrid était maintenant définitivement hors du pouvoir et il s'enfuit à Angers ; cependant, il n'a pas encore abandonné. Lorsque Paris et le Val de Loire sont pris et qu'Odon abandonne Chilpéric, que Charles finit par accepter (sous sa coupe) en 719, Ragenfrid se rend alors lui-même (720) et est privé de sa charge, ne laissant que des terres en Anjou.
En 724, les Neustriens se sont rebellés sous Ragenfrid, mais ils ont été facilement vaincus. Cependant, Ragenfrid a abandonné ses fils comme otages à son tour pour garder son comté. Il vécut jusqu'en 731.
Les défaites militaires de l'armée neustrienne, sous la direction de Ragenfrid, à l'Amblève, Vinchy et Soissons marquent le basculement du rapport de force de la Neustrie vers l'Austrasie. A partir de dix ans, les Carolingiens (descendants de Charles Martel) régneront sur l'ensemble du royaume franc depuis leur cœur autour de la moyenne Meuse, à savoir Herstal et plus tard Aix-la-Chapelle avec Charlemagne.